samedi 5 octobre 2013

soyons baroques

Chers internautes,

Dans un café à Bernay, lorsque je consultais la France du Grand Siècle de Jean-Paul Desprat aux éditions Tallandier, je suis tombé sur la querelle des Uraniens et des Jobelins.A l'origine, deux poêmes, que j'avais déjà lus dans le trésor de la poésie baroque et précieuse aux éditions Seghers, et qui ont divisés la Cour et les salons littéraires. Les voici:

Uranie

Il faut finir mes jours en l'amour d'Uranie!
L'abscence ni le temps ne m'en saurait guérir
Et je ne vois rien qui pût secourir
Ni qui sût rappeler ma liberté bannie.

Dès longtemps je connais sa rigueur infinie!
Mais pensent aux beautés pour qui je dois périr,
Je bénis mon martyr, et content de mourir,
Je n'ose murmurer contre sa tyrannie.

Quelquefois ma raison, par de faibles discours,
M'incite à la révolte et me promet secours.
Mais lorsqu'àmon besoin je veux me servir d'elle,

Après beaucoup d'effroi et d'efforts impuissants,
Elle dit qu'Uranie est seule aimable et belle,
Et je m'y engage plus que font tous mes sens.

Voiture 1649


Voici le second

Job

Job de mille touments atteint,
Vous rendra sa douleur connue
Et raisonnablement il craint
Que vous n'en soyez point émue.

Vous verrez sa misère nue
Il s'est lui même ici dépeint,
Accoutumez vous à la vue
D'un homme qui souffre et se plaint.

Bien qu'il eût d'extrêmes souffances,
On voit aller des patiences
Plus loin que la sienne n'alla

Il souffrit des maux incroyables,
Il s'en plaignit,il en parla;
J'en connais de plus misérables.

Bensérade 1638

A VOUS DE CHOISIR !





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