samedi 18 janvier 2014

deux poèmes,sur la misogynie et sur l' Amour

Aujourd'hui, je vous présente le poème Contre les femmes. Il a été publié en 1663 et a été écrit par Sarazin. Lisez, et méditez le dernier vers:

Lorsqu'Adam vit cette jeune beauté
Faite pour lui d'une main immortelle,
S'il l'aima fort, Eve de son côté,
Dont bien nous prend, ne fit pas la cruelle.

Mon Charleval, alors en vérité,
Je crois qu'il fut une femme fidèle:
Mais comme quoi ne l'aurait-elle pas été?
Elle n'avait qu'un seul homme avec elle.

Or en cela nous nous trompons tous deux:
Car bien qu'Adam fut jeune et vigoureux,
Bien fait de corps, et d'esprit agréable,

Eve aima mieux, pour s'en faire conter,
Prêter l'oreille aux fleurettes du diable,
Que d'être femme, et ne pas caqueter.


Et à présent, je vais vous faire lire un poème sur l'amour que Nicolas Le Masson a écrit en 1608:

Amour, éventes-tu les beautés de ma dame
Afin de modérer les flammes de mes yeux?
Ou bien est-ce plutôt pour allumer les feux
Qu'avecque ses regards elle darde en mon âme?

Un petit vent si doux et si délicieux
Ne peut affaiblir la vigueur de sa flamme,
Et je suis tout épris de ce feu qui m'enflamme
Qu'il n'y a pas moyen que tu l'allumes mieux.

Si ce n'est pour éviter cette chaleur extrême,
Ne brûle elle pas tout sans se brûler soi-même?
Quoi donc cet éventail me fera-t-il juger

Que nature la fit de venteuse nature,
Ou comme l'animal qui ne paît que d'air
Qu'elle ne désire aussi tirer sa nouriture.

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