dimanche 19 janvier 2014

sur le courtisan baroque

En cette fin de semaine, voici un poème baroque. Il s'agit d'un sonnet anonyme, inspiré sans du Corteggiano.

Je vous retranscris à présent ce "Sonnet dédié aux jeunes courtisans":

Entrant dans le château il faut avoir la cape
Pendante d'un côté, la baguette à la main,
Branler en cheminant, faire bien de l'humain,
Gardant qu'un seul bonjour pour rien ne leur échappe.

Puis s'étant arrêté il faut soudain qu'on frappe
Le pied, pour le montrer, avoir un baise-main
En bouche à tout propos, et passer son chemin
Ayant mis sur les rangs l'Empereur et le Pape.

Si l'on est à l'église, adorer tout debout
Les dames oeuillader de l'un à l'autre bout,
Du saint lieu où l'on est, priant sans révérence.

Au sortir s'en aller épier son dîner
Avecque quelque sot qui se laisse affiner
Et d'argent et d'habit et de l'autre défense.

Les poèmes présentés ici, récement et au début d'octobre 2013, datent de l' époque baroque, époque de passions et de folle liberté, et ces textes évocateurs sont pratiquement absents de l'enseignement scolaire.Une fougue, une sensibilité y sont présentes, et c'est vraiment ce que j'apprécie. A bientot.

samedi 18 janvier 2014

deux poèmes,sur la misogynie et sur l' Amour

Aujourd'hui, je vous présente le poème Contre les femmes. Il a été publié en 1663 et a été écrit par Sarazin. Lisez, et méditez le dernier vers:

Lorsqu'Adam vit cette jeune beauté
Faite pour lui d'une main immortelle,
S'il l'aima fort, Eve de son côté,
Dont bien nous prend, ne fit pas la cruelle.

Mon Charleval, alors en vérité,
Je crois qu'il fut une femme fidèle:
Mais comme quoi ne l'aurait-elle pas été?
Elle n'avait qu'un seul homme avec elle.

Or en cela nous nous trompons tous deux:
Car bien qu'Adam fut jeune et vigoureux,
Bien fait de corps, et d'esprit agréable,

Eve aima mieux, pour s'en faire conter,
Prêter l'oreille aux fleurettes du diable,
Que d'être femme, et ne pas caqueter.


Et à présent, je vais vous faire lire un poème sur l'amour que Nicolas Le Masson a écrit en 1608:

Amour, éventes-tu les beautés de ma dame
Afin de modérer les flammes de mes yeux?
Ou bien est-ce plutôt pour allumer les feux
Qu'avecque ses regards elle darde en mon âme?

Un petit vent si doux et si délicieux
Ne peut affaiblir la vigueur de sa flamme,
Et je suis tout épris de ce feu qui m'enflamme
Qu'il n'y a pas moyen que tu l'allumes mieux.

Si ce n'est pour éviter cette chaleur extrême,
Ne brûle elle pas tout sans se brûler soi-même?
Quoi donc cet éventail me fera-t-il juger

Que nature la fit de venteuse nature,
Ou comme l'animal qui ne paît que d'air
Qu'elle ne désire aussi tirer sa nouriture.

mercredi 15 janvier 2014

sur le tabac baroque et précieux

Alors qu'on veut nous interdire les plaisirs de la vie et que mon père a vendu du tabac, je vais vous présenter aujourd'hui un poême sur ce délassement. Ce sonnet de Saint-Amant est tiré du receuil que je vous avais présenté au début d'octobre 2013, le trésor de la poésie baroque et précieuse (1550-1650), paru en 1969 aux éditions Seghers.

Le voici:

Assis sur mon fagot, une pipe à la main,
Tristement accoudé contre une cheminée,
Les yeux fixés vers terre, et l'âme mutinée,
Je songe aux cruautés de mon sort inhumain.

L'espoir, qui me remet du jour au lendemain,
Essaie à gagner temps sur ma peine obstinée,
Et venant me promettre une autre destinée,
Me fait monter plus haut qu'un empereur romain.

Mais à peine cette herbe est-elle mise en cendre,
Qu'en mon premier état il me convient descendre,
Et passer mes ennuis à redire souvent:

Non, je ne trouve point de différence
De prendre du tabac à vivre d'espérance,
Car l'un n'est que fumée, et l'autre n'est que vent.

C'est sans illusion, mais tout est dit.

mardi 14 janvier 2014

sur l' Empire ottoman

Chers internautes et chers fidèles,

Je vais vous parler aujourd'hui d'un ouvrage d' Alessandro Barbero, un universitaire italien. Il s'agit du livre le Divan d' Istanbul, brève histoire de l' Empire ottoman, paru récemment aux éditions Payot.

Divisé en vingt chapitres, il parle, selon un ordre quasi-chronologique, de l'origine des Turcs, de la conquête de Constantinople et de l'installation de l'Empire, des structures et de la vie sous l' Empire ottoman à son apogée, et enfin de son déclin et de sa fin.

Ce qui frappe dans ce petit livre, c'est qu'en 210 pages, tout est décrit de façon claire et très synthétique . Les principaux aspects y sont invoqués limpidement, les chapitres s'enchainent les uns les autres, tout parle, et c'est ce qui fascine, d'un espace, d'une période de l'histoire totalement inconnue du grand public car elle n'est pas évoquée à la télévision.

L'auteur conclut par cette pensée qui interroge le lecteur, si la Turquie "fait partie ou non de l'histoire de l' Europe"? A bientôt.

mardi 7 janvier 2014

sur le Faust de Goethe

Chers  internautes et chers fidèles,

Après la damnation de Faust de Berlioz, je tiens aujourd'hui à vous communiquer mes sentiments sur le Faust de Goethe. Je l'ai lu dans la traduction de Gérard de Nerval, qui en son temps, a inspiré Berlioz.

La traduction de Nerval est élégante, expressive, et tous les thèmes du romantisme du début du XIXe siècle y sont.On peut voir dans le Faust de Goethe toute l'âme du Sturm und Drang, les vieilles légendes, l'âme tourmentée, je me répète, mais tout y est.

Je tiens à rapeler ici quelque chose de personnel. Lors de la rédaction de mon mémoire de maîtrise d' histoire Lecture,culture et société à Grasse de 1742 à 1790, j'ai étudié les lectures du comte de Thorenc, lequel a influencé Goethe dans sa jeunesse.

Attendant de nouvelles impressions, je vous dis, chers internautes et chers fidèles, a bientôt.

samedi 4 janvier 2014

sur la damnation de Faust de Berlioz

Chers internautes et chers fidèles,

Cet après-midi a été l'occasion d'écouter la damnation de Faust, opéra d' Hector Berlioz, dirigé par Georges Prêtre et enregistré sur CD, éditions EMI Classics.

Inspiré du Faust de Goethe, cet opéra est très évocateur, comme toute la musique de Berlioz, et reprend l'inspiration du romantisme. Bien entendu, l'enregistrement ne vaut pas la vision et l'écoute du spectacle vivant.

Pour les philatélistes, je rapelle que l'administration postale de Monaco a édité à la fin des années soixante une série de timbres sur cet opéra, gravée par Albert Decaris.

Avant de vous quitter, je vous souhaite bien entendu un bon dimanche.

mercredi 1 janvier 2014

au concert de Nouvel An à Cannes

Chers internautes,

En ce jour de Nouvel An, un concert a été organisé à l'église Notre Dame de Bon Voyage par les amis de l'orgue de Cannes. Je m'y suis évidement rendu avec mon père.

Cette fois-ci, le répertoire n'était pas sacré,mais profane. Des morceaux de Bach, de Strauss, dont le beau Danube bleu, une sonate de Bellini y ont notament été joués.

Cet après-midi m' a permis de faire découvrir à mon père quelques facettes de la musique d'orgue. Il en a parlé, et cela, sans l'accrocher vraiment ne lui a pas déplu. Il a ainsi pu approuver un de ses amis qui a apprécié cette musique dans son enfance.

Allant à la découverte de nouvelles émotions, je vous souhaite de nouveau, chers internautes, une bonne et heureuse année 2014.